Livres et images imprimées vs écrans : bien utiliser les deux pour l’apprentissage

Pour qu’ils soient utiles et ludiques, les écrans doivent trouver leur juste place dans l’apprentissage et la découverte chez l’enfant, mais pas à n’importe quel âge !

Serge Tisseron* nous rappelle que ce ne sont pas les écrans qui sont toxiques mais leur mauvais usage. Après 3 ou 4 ans, un enfant peut accéder à un écran pour se divertir, à toute petite dose et sous contrôle parental, ou encore pour apprendre. En complément de l’image imprimée, un écran pourra proposer une vidéo voire un parcours interactif à l’enfant sur des sujets variés qui le divertira et alimentera sa curiosité.

Parmi les recommandations concernant l’utilisation des écrans par les enfants, on nous incite à les utiliser pour visionner des contenus interactifs et pédagogiques.

L’utilisation d’un contenu éducatif ne dédouane pas les parents de leur rôle et de leur présence auprès des enfants devant l’écran. Échanger avec lui sur ce qu’il fait, ce que lui propose l’application ou ce que lui a appris la vidéo est fondamental.

 

L’écran n’est pas un baby-sitter, mais le prolongement « animé » d’un sujet que vous aurez découvert par ailleurs. Veillez à ce qu’un livre, ou un support papier complète toujours le contenu vu à l’écran.

Notez que, très souvent, les appli dites d’apprentissage favorisent le « par coeur » (apprentissage des suites de chiffres ou de lettres, correspondances de mots français-anglais etc.), qui est une des nombreuses compétences à acquérir, mais pas la seule !

 

En se renseignant auprès des professionnels de la petite enfance, pédiatres ou psychologues, il semble clair qu’avant 6 ou 7 ans, l’écran n’aura aucune valeur éducative intrinsèque. D’autant que, pour leur éveil psychomoteur et multi sensoriel, les petits doivent entrer au contact des objets : pourvoir les toucher, les manipuler, et les retrouver après les avoir laissés… et bien sûr, échanger avec leur entourage autour de chaque découverte.

Avant 9 ans, l’enfant construit des repères que la fréquentation d’Internet risque de brouiller, comme la distinction entre espace intime et espace public, ou sa capacité à comprendre que plusieurs personnes peuvent avoir des points de vue différents.

En revanche, les enfants peuvent après un certain âge, et dans la limite d’un temps donné, profiter de l’écran confié par le parent. Tablette, télévision, ou ordinateur, peut alors venir compléter l’apprentissage sur certains sujets : il fournit une vidéos, un contenus encyclopédique ou des images complémentaires.

Il est conseillé de commencer à utiliser internet, accompagné d’un parent, après 9 ans, âge auquel il peut comprendre les limites qu’impose l’usage d’internet et ses « règles du jeu ».

 

Enfin, et dans tous les cas de figure, co-visionner ce qui se passe à l’écran permet d’ouvrir à la discussion, au débat avec votre enfant. On en revient à l’idée défendue par Serge Tisseron* :

L’écran n’est pas toxique, c’est son mauvais usage qui l’est. Faites en donc bon usage, au service du plaisir de la découverte !

 

On retient des conseils et recommandations une chose primordiale : éviter que l’enfant utilise l’écran de façon passive, pour ne pas tomber dans l’hypnose télévisuelle ! Permettez-lui de consulter les ressources Internet, des applis ou vidéos, ou encore un reportage à la télévision, que vous aurez sélectionnés ensemble. Cela fera écho à l’apprentissage qui aura démarré devant un livre, dans la nature ou en classe… puis accompagnez-le dans son “retour au réel” comme vous l’avez accompagné dans son usage digital.

 

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Pour aller plus loin :

Retrouvez un beau dossier sur le sujet chez Hop’Toys, avec une infographie rappelant quel écran pour quel âge

Plus d’information sur le sujet avec les recommandations de Serge Tisseron

Faut-il le laisser jouer avec un téléphone ou une tablette, la psychologue Héloïse Junier nous éclaire.

& gare aux écrans, un article du Centre d’Action Médico-Sociale Précoce, pour LE LiVRE BLEU.

 

*Serge Tisseron est psychiatre, docteur en psychologie habilité à diriger des recherches, membre de l’Académie des technologies

 

 

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